Une feuille verte d'érable
a tremblé dans le ciel.
Fragile feuille de soie
qui suinte de soleil,
d'ombres et de reflets,
dans sa joie perméable
à la plainte de l'oiseau,
à son cri d'effroi,
sous la fenêtre ouverte,
à sa rumeur, à son écho.

Couleur de neige, de nuage,
un rayon de soleil sur ton pelage,
tu regardes au loin
l'horizon peuplé d'arbres,
la rivière qui t'écoute
et l'oiseau bleu sur ta route
qui te fait signe
sous l'érable immaculé
dans l'été troublé
qui s'enracine.

Les bateaux amarrés
clignotent sous le soleil du soir
en même temps que mes yeux
épris de fleurs d'été et de lumière,

en même temps que la grue
qui s'immobilise
comme une mouette d'acier
dans un ciel d'eau,
et dans l'azur de mon silence.

Le ciel se noie
dans une eau de passage
et son reflet de soie,
miroir bleu comme la mer,
court sur une plage déserte,

comme un ciel qui tomberait
sur la terre entrouverte,
sur la sève des arbres,
au delà de nos rêves.

Ce matin, j'ai guerroyé
avec un soleil de soie,
une sorte de tournesol
qui hurlait ma joie.

Le soleil du ciel descendait
au creux de cette fleur
jaune et noire,
encensoir de mes rêves,
surie de solitude et d'espoir,
astre d'or dans le soir.