L'arbre nous illumine
comme une torche rose
à l'approche du printemps.

Ses fleurs écloses, déhiscentes,
brûlées de soleil et de soie,
sont des papillons prêts à l'envol,
des calices du ciel où meurt
la fine rosée du soir.

Un soleil rose s'embrase,
poudroie, foudroie les arbres
devenus incendiaires.

Un soleil rouge brûle
les fleurs, le ciel,
les oiseaux de passage.

Fulgurance du soir
explose en gerbes de roses,
en bouquets d'étoiles mortes
ressuscitées.

Sous un ciel rouge, j'ai vu
un reflet d'arbres nus
qui s'imprimaient
sur le miroir d'eau,

des arbres trempés
de sang et de soleil
qui s'inclinaient
sous ce ciel d'aurore
bientôt crépusculaire,
noyés dans une mer rouge
presque sans lumière.

Le toit, les cheminées s'impriment
sur le mur immaculé de lumière.
Calques d'ombre découpés
par l'or du soleil
d'un blond aussi intense
que le bleu d'enfance.

La lumière appelle l'ombre,
elles s'entrecroisent
sur l'écheveau du ciel.

Reflets d'arbres sur la vitre
déformés par le temps
qui laissent passer le ciel bleu
entre les branches d'arbres nus,

entre les jeux de lumière,
les rayons de soleil,
encore blonds, encore ardents, 
qui s'impriment à la craie
sur ton palimpseste d'hiver.