Sur la mer gelée,

le jour froid se repose,

l'hiver mat et ses valises

enneigées s'exposent

comme des roses glacées,

des écrins de blancheur

qui gisent intacts

dans les matins blancs

odorants de janvier.

Il fait nuit sombre, violette,

des larmes de lumière,

luminaires urbains,

perforent le ciel mauve.

Quelques noctules égarées

qui sillonnaient le ciel fauve

au crépuscule, se sont noyées

dans l'ombre de la nuit blette

rauque, incrustée.

J'ai oublié mes yeux

dans le crepuscule.

La lumière d'or

montait du soir bleu

pour se déverser,

dans l'eau funambule. 

Miroir d'ombre

où se pressaient

les ombres du jour,

les dorures crues

dans l'abîme nu

de notre nuit.

Le ciel s'assombrit

jusqu'à la nuit.

Au loin, des lumières

colorées clignotent

comme des phares

minuscules qui flottent, 

posées sur l'eau, 

au crépuscule. 

J'ai rencontré un arbre bleu

dans la nuit noire, perdue. 

Il brillait de tous ses feux

dans les ténèbres de l'hiver,

réchauffait mon coeur

perclus de froid,

de peur, du givre 

de leurs branches nues, 

du chant triste

des grives éphémères.