Sous l'aurore blonde,
les toits gris de Paris
apparaissent ignés,

et dans l'âtre rouge
de leur cheminée,
sortent les flammes
de leur aube passée,

comme un soleil en sang,
dans le ciel incendiaire
d'un jour de février.

Tu transperces mon ciel de lait,
les toits bleus des maisons,
les frondaisons
des arbres enchevetrés,
les lampadaires qui veillent
mon corps émietté,
les nuées étalées sans raison,
après l'aube rouge
de ce jour morose,
après ma nuit écartelée.

Dans la neige,
des traces de pas
et des dessins d'hiver
crayonnés au pochoir
de mon ciel de soie.

Des images noires
s'impriment
sur l'écran de ce jour blanc,
comme des hiéroglyphes
d'un autre temps,
des fossiles effacés
par le vent.

Dans la luminosité de l'hiver,
deux arbres apparaissent,
comme incrustés sur un mur.

Ce sont des arbres nus
qui ont perdu leurs feuilles,
des candélabres d'ébène
qui attendent
l'incandescence
d'un soleil blond
qui ne viendra plus.