Sur les traces
creusées sur l'asphalte
humide d'automne,

j'ai revu tes empreintes de pas
laissées à même le sol
comme les scarifications
de ton corps, de ton cœur

rongé du silence
de mes pleurs,
et de ta solitude.

Dans le ciel de nacre,
un visage s'incruste
dans les nuées.

Son oeil me scrute
pénétrant et profond,
semble lire
dans mon regard
mes trésors intérieurs,
les tréfonds
de mon âme.

Entre le jour bleu
et le soir sombre,
s'infiltrent la douceur du ciel,
la gravure, à l'encre de Chine,
des frondaisons des arbres
de soie grise et d'ombre,
où l'inscription de mon silence
fait écho à la nuit prochaine.

J'ai regardé mon arbre
dans la lumière bleue
d'un ciel d'été
qui s'enhardissait
à l'approche du couchant.

Ses feuilles presque blondes
s'enflammaient
dans la douceur de l'herbe,
dans celle invincible
de mes prunelles dénudées.

Les nénuphars,
comme des miroirs
sur l'eau blême,
s'illuminent.

Sequins de lumière,
pièces d'or,
sous l'éclat fauve
d'un soleil de soie.