Elle tournent, virevoltent,
criaillent au-dessus de l'eau,
cisaillent le ciel
puis s'envolent à tire-d'aile
sur le luminaire
en forme de sémaphore.

Leur présence inouie
sur ce phare d'or et de silence
nous rappelle la mer avant la nuit.

Avant la nuit,
la silhouette de la cathédrale
sur le ciel orange.
Le soir est d'or ou vif-argent
et les nuages de nacre,
sequins de lumière,
capitons de soie blanche,
plongent dans le bleu sombre
et dans le noir profond,
sacre de la nuit.

Dans le couchant,
des ombres chinoises
s'impriment
sur le ciel de silence,
sous l'or du crépuscule,

ponctuent le soir
de points d'exclamation,
d'accents circonflexes
comme la flèche noire
de la cathédrale
qui montre l'infini de la nuit.

Tu t'accroches aux arbres
dans l'incendiaire errance
d'un matin rose, orange puis or,
comme un fruit trop mûr avant d'éclore

éclabousserait le fronton du silence,
goûterait ses libations au seuil de l'aube,
s'abreuverait du chant d'oiseau impénétrable.

Le ciel blanc inquiète
une nuée de moineaux,
leurs miettes vif-argent
sur le sol de pierres.

Au-dessus de l'asphalte,
une lanterne se balance,
danse la tarentelle
sous ce ciel qu'exalte
l'hiver doux où éclate ce parfum
de neige tremblée et de miel.